Les noël passés de Julie

Édito publié dans le magazine Clin d'oeil - déc. 2020, par Julie Buchinger, Rédactrice en chef



On dit qu’en 1839, le pasteur luthérien Johann Hinrich Wichern a inventé la couronne de l’avent. Talonné par de jeunes enfants défavorisés dont il avait la garde («Dites, pasteur, c’est quand, Noël?»), il a entrepris de fabriquer une couronne de bois, sur laquelle se trouvaient vingt petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. Chaque matin, les enfants allumaient un nouveau cierge (les blancs étaient réservés aux dimanches) jusqu’à ce que ce soit enfin Noël.


C’est l’ancêtre de nos calendriers de l’avent, avec des images de père Noël et 24 petites portes cachant un chocolat. On adorait ces calendriers, ma soeur et moi. Chaque matin, on mangeait notre morceau de chocolat sur une toast avec du beurre, en se trouvant bien fancy. Mais on avait aussi une couronne de l’avent, une tradition que mon père allemand a instaurée dans notre petite chaumière de Ville-Émard, à Montréal, et que nous suivons encore aujourd’hui. À chacun des quatre dimanches après-midi précédant Noël, on allume l’un des quatre cierges blancs d’une couronne faite en branches de sapin, on boit du café et on mange des plätzchen. Quand arrive Noël, on a donc passé les quatre week-ends précédents en famille, à s’empiffrer de galettes au pain d’épice, de confiseries au nougat et à la pâte d’amande ainsi que de biscuits à la cannelle... On est comme des enfants, au fond: on mange des sucreries pour adoucir l’attente, pour ritualiser les interminables semaines précédant le jour J.


Comme tout le monde, j’appréhende une période des fêtes un peu morne cette année, mais je le prends avec philosophie: rien ne m’empêche de lâcher un coup de fil à ma famille et rien ne m’empêche, chaque dimanche, de manger des petits gâteaux de Noël. Ce sera le moment de suivre d’autres rituels.


Si, comme moi, vous cherchez à vous divertir, sachez que ce numéro du magazine Clin d’oeil regorge d’idées cadeaux (pour les autres... et pour soi!) et qu’on y rencontre la discrète Marilyn Castonguay. L’actrice s’est (un peu) dévoilée pour nous; elle nous livre un touchant plaidoyer pour les femmes, «ces guerrières» de tous horizons. C’est magnifique.

Je vous souhaite des jours doux, des fêtes sereines, des petits gâteaux sucrés. Et si, pour passer le temps, vous êtes tentée de vous fabriquer une belle couronne de l’avent maison avec des bougies, je vous recommande d’utiliser autre chose que des branches de sapin. Y en a une qui a pris feu, une année, au centre de la table – mais bon, je vous raconterai ça une autre fois...


Julie Buchinger
Rédactrice en chef de Clin d'oeil

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